
Des premiers états des lieux comme base de schéma
Fixer un cap pour l’avenir ne peut se faire sans savoir d’où l’on part, c’est pourquoi la mairie à réalisé un état des lieux des actions déjà engagées dès 2021 et un premier bilan carbone en 2022. Ce dernier a été effectué selon la méthodologie de l’Etat Français encadré par l’ADEME. Il a été réalisé sur les données de l’année 2019, dernière année de fonctionnement “normal” avant la crise COVID.
Avec ces deux études majeures, l’objectif était d’établir un « état zéro » permettant d’orienter les actions prioritaires en faveur de la transition écologique. Il s’agira ensuite d’évaluer dans le temps, avec objectivité, les progrès réalisés jusqu’en 2038.
État des lieux des actions déjà engagées
Afin de lancer sa démarche Méribel 2038, la Commune a missionné au 1er semestre 2021 le bureau d’études DAMOÉ pour un premier niveau de diagnostic, à la fois interne à la mairie et auprès de ses partenaires proches. Plus de 27 entretiens ont été menés, aussi bien avec des agents et élus de la mairie, qu’avec des partenaires externes, autour de 24 thèmes liés au développement durable : eau, énergie, infrastructures, paysages, mobilités… Ce travail a permis de recenser plus de 450 actions d’ores et déjà engagées sur le territoire en faveur de l’énergie, des déchets, de la préservation de nos espaces naturels, de l’attractivité touristique… Si ces premiers enseignements sont encourageants, les marges de progrès sont aussi importantes et c’est tout l’enjeu de la démarche Méribel 2038 !
Zoom sur 8 actions fortes de préservation de l’environnement menées depuis plusieurs années par la mairie ou ses partenaires :

Lumière sur l’éclairage public
Action menée par la Commune
En France, l’énergie consommée par l’éclairage public représente en moyenne 41 % des consommations d’électricité des collectivités territoriales (étude de l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie - 2017). C’est pourquoi « pour préserver l’environnement, les équipes des services techniques font remplacer au fur et à mesure les lampadaires de la commune par des technologies LED, moins consommatrices d’énergie et plus respectueuses de la biodiversité nocturne » explique Loïc LEFEBVRE, technicien Voirie et réseaux divers de la mairie. « Les anciennes lampes consommaient 120 W et les nouvelles LED 36 W, avec en plus un abaissement de leur puissance à 12 W de 23h à 5h. Soit plus de 80 % de réduction de consommation électrique ! » détaille-t-il. Cerise sur le gâteau, tous les nouveaux mâts éclairent uniquement vers le bas : un bon moyen de limiter la pollution lumineuse.

Centre Technique Municipal : exemplarité thermique et énergétique
Action menée par la Commune
Le Centre Technique Communal, inauguré en 2019, a été conçu avec des ambitions fortes d’optimisation énergétique et d’utilisation d’énergies renouvelables :
• Le chauffage est assuré par une chaudière au bois, énergie 100 % renouvelable ;
• L’isolation thermique est renforcée via une façade avec un bardage bois spécifique ;
• La ressource en eau est optimisée avec un système de récupération des eaux pluviales pour le lavage des véhicules communaux.
De plus, comme le précise l’architecte en charge du projet : « la fusion entre l’architecture et son environnement offre une continuité paysagère au bâtiment : il s’intègre parfaitement grâce à la pente naturelle du site et sa toiture végétalisée. »

Parc olympique : Gestion Technique Centralisée et optimisation thermique
Action menée par la Commune
Héritage des Jeux Olympiques de 1992, ce bâtiment est un grand consommateur d’énergie de par sa taille et ses installations techniques (patinoire, piscine). « Depuis 15 ans, le Parc olympique récupère la chaleur produite par les groupes frigorifiques de la patinoire pour chauffer l’ensemble du bâtiment. Depuis 2011 nous améliorons cette technologie pour
optimiser le système de récupération de chaleur » explique Yann PESANDO, le directeur du Parc olympique. Pour aller plus loin, une Gestion Technique Centralisée (GTC) a été installée
en 2012. Ce système permet de gérer à distance toutes les installations techniques du Parc. En plus de faciliter l’exploitation du bâtiment, cela permet d’optimiser l’utilisation d’énergie en
temps réel (rampe d’éclairage, chauffage de la piscine…). Prochaine étape, l’amélioration de l’isolation du bâtiment !

Une harmonie architecturale préservée
Action menée par la Commune
La Commune a construit son développement économique grâce à son attractivité touristique et à la beauté de ses paysages. Pour préserver ce cadre exceptionnel, la municipalité a été l’une des premières à instaurer un Plan Local d’Urbanisme (PLU) dans les années 2000. Malgré une pression foncière qui ne discontinue pas, l’architecture montagnarde est préservée avec son cachet caractérisé par les lauzes, les pierres et les tons neutres. Pour garantir le maintien de l’identité culturelle de la vallée, la Commune souhaite engager la révision générale de son PLU en parallèle d’autres chantiers plus thématiques comme l’uniformisation des abribus ou la refonte de la signalétique communale.

Optimisation de la collecte des déchets
Action menée par la Communauté de communes Val Vanoise
Depuis 2019, la Communauté de communes Val Vanoise modernise et optimise le système de collecte des déchets sur le territoire, en installant des sondes numériques dans les cuves de collecte. Ces capteurs permettent d’analyser l’état de remplissage des cuves et ainsi de ne déclencher la collecte qu’en cas de besoin. « En 2 ans, Val Vanoise a économisé plus de 2 000 litres de carburant et réduit de 30 % le trafic des camions poubelles. C’est bon pour la planète mais aussi pour les habitants qui voient une réduction de toutes les nuisances associées : bruits, émissions de CO2, perturbation du trafic routier… » explique Cyril COLOM, directeur général des services de Val Vanoise.

Une gestion de l’eau optimale
Action menée par Suez Eau
La gestion de l’eau sur le territoire est déléguée à Suez. Cette société entretient le réseau et accompagne la gestion de la ressource entre les différents besoins (domaine skiable, habitations, saisons touristiques…). Suez utilise en particulier des procédures de collecte et d’analyse de données fine pour détecter les fuites. En limitant les pertes dans les conduites d’eau du territoire, ce sont ainsi des milliers de litres économisés !
« Nous avons mis en place un système performant de capteurs intelligents pour alerter les propriétaires de fuites d’eau. C’est très pratique, notamment pour les nombreuses résidences secondaires de Méribel » précise Albert MIBORD, responsable d’exploitation.

Protéger la forêt communale
Action menée par l’Office National des Forêts
Au-dessus de 1 100 mètres d’altitude, les épicéas représentent environ 95 % des arbres présents sur le territoire. En raison du réchauffement climatique, cette essence est particulièrement touchée depuis quelques années par des attaques de scolytes.
« Ce sont de petits insectes qui mangent l’intérieur des troncs. Afin de contenir les dégâts qu’ils causent, nous plantons de nouvelles essences et diversifions la composition de la forêt. Ce travail prendra plusieurs années ! » explique Éric BAUDIN, technicien forestier sur la zone des Allues. En parallèle, les techniciens identifient le plus rapidement possible les arbres malades, pour les couper et limiter la propagation de l’insecte sur les arbres à proximité.

Connaissance des enjeux naturalistes
Actions menées par le Parc national de la Vanoise, la S3V et Méribel Alpina
Pour protéger, il faut d’abord connaître et comprendre ! Se fondant sur cet adage, le Parc national de la Vanoise déploie une mission phare d’acquisition de connaissances naturalistes, afin de mieux connaître les patrimoines mais aussi mieux comprendre les fonctionnalités écologiques du territoire et les menaces qui pèsent sur lui. C’est ainsi qu’a été inauguré en 2021 le site de référence scientifique de la montagne du Saut. De leur côté, les exploitants du domaine skiable ont chacun créé un observatoire environnemental, dans le cadre duquel ils collectent des données sur l’environnement et réalisent un suivi écologique, paysager et agropastoral du domaine skiable dans le temps.
Un premier bilan carbone réalisé
Un bilan carbone a été réalisé sur les données de l’année 2019, pour évaluer la quantité de gaz à effet de serre émise dans l’atmosphère sur une année par les activités de la Commune. Pour ce faire, des audits énergétiques des bâtiments communaux principaux ont permis d’évaluer leur performance énergétique et de proposer les travaux prioritaires à mener pour les améliorer.
Bilan carbone réalisé hors émissions liées au transport des vacanciers :
Les émissions de gaz à effet de serre liées au transport des vacanciers représentent entre 57% et 82% du bilan carbone selon les stations et la typologie de la clientèle. Compte tenu de son poids majoritaire, donnée connue à l’échelle de toutes les stations de ski, le transport des vacanciers et des habitants n’a pas été pris dans le périmètre d’étude du bilan carbone de la commune. Le sujet de la mobilité clientèle n’est pas pour autant écarté.
Spécificités de la commune des Allues :
Pour analyser le bilan carbone de la commune des Allues, il est important de rappeler que la commune compte 1 860 habitants permanents et environ 38 000 lits touristiques. Le résultat du bilan carbone est fonction de l’activité touristique du territoire et ne peut être comparé à une commune “classique” de 2000 habitants. Plus généralement, il est difficile de comparer des
données brutes de différents bilans carbone sans connaître précisément leur périmètre d’étude et leurs incertitudes de calcul.
La mairie des Allues a émis 4037 T CO2 EQ directement liées à son patrimoine et à ses compétences en 2019.
Ces émissions sont divisées en 5 postes :
- Les travaux de la mairie des Allues (bâtiments, réseaux, infrastructures, voirie, maçonnerie…)
- Les consommations d’énergies (chauffage des bâtiments, combustibles pour les véhicules, électricité…)
- Les immobilisations (amortissement carbone des bâtiments, des parkings et des biens possédés ou loués par la mairie des Allues)
- Les achats de biens hors travaux (matériel, sel pour le déneigement, bureautique…) et de services (assurance, études, architecte, banque…)
- Les autres postes (déchets produits par la commune, fret, déplacements professionnels et déplacements domicile-travail…)